Une nouvelle cosmologie médiatique : Fake News et fragmentation de l’espace public à l’ère du numérique
Abstract
L’émergence du digital a bouleversé les structures traditionnelles de divers secteurs, y compris les médias et les industries culturelles. Ces mutations ont redéfini les interfaces médiatiques, un concept clé d’Éliséo Véron, désignant les institutions et médiateurs qui reliaient les citoyens à l’espace public et politique. Aujourd’hui, ces interfaces sont largement remplacées par des plateformes numériques et des algorithmes sophistiqués. Ces derniers, orientés par des objectifs d’engagement maximal, redéfinissent les mécanismes de diffusion de l’information, altérant profondément le rôle historique des médias traditionnels. Les plateformes numériques ne se contentent plus de relayer des contenus, elles participent activement à leur hiérarchisation et à leur distribution, souvent sans intervention humaine directe. Parallèlement, le rôle des journalistes en tant que gatekeepers s’efface au profit d’une pluralité de nouveaux acteurs : amateurs, blogueurs, influenceurs et autres producteurs de contenus. Ces derniers, libérés des contraintes professionnelles du journalisme, redéfinissent les règles du jeu médiatique. La structure horizontale des réseaux sociaux renforce ce phénomène, marginalisant les modèles traditionnels basés sur une hiérarchie verticale et centralisée.
Auteur(s) : Ali Ahmadi et Jean-Claude Soulages
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